dimanche 28 avril 2013

Flinders Ranges


Du 16 au 18 avril 2013

D’Adelaide à Wilpena, une sacrée trotte !

Nous récupérons notre campervan à 10h ce matin à Mighty Capervan Adelaide.
Première mauvaise nouvelle, le prix annoncé ne comprend pas l’assurance. Il faut ajouter 30 dollars par jour pour être assuré. J’ai le sentiment qu’on ne peut pas prendre ce voyage à la légère. 3000 kms dans l’Outback, on ne sait pas ce qui peut arriver, et même si l’on conduit prudemment, j’ai bien envie de prendre l’assurance. Laurianne rechigne un peu mais finalement accepte. Deuxième mauvaise nouvelle, au moment de payer, notre carte EFTPOS est refusée car il y a une limite de paiement par jour. On n’y avait pas pensé à ça !! Il faut payer 1770 dollars et on ne peut pas ! On décide alors d’utiliser la Mastercard française, tant pis pour les frais bancaires. Laurianne est encore un peu plus dépitée. On se console en se disant qu’on est doublement assuré au moins.

Heu... comment on fait le lit ?
Sinon, le campervan est tip top. Il est super grand finalement avec un évier, des plaques de cuisson au gaz, un micro ondes, et plein de rangements ! Bon, le point négatif c’est qu’il a qu’une autonomie de 450 kms avec le plein mais bon, ça devrait aller. Nous voilà donc parti. Pas trop loin quand même, on s’arrête au Woolworth du coin. Objectif : faire nos courses pour trois semaines ! Une fois le van rempli, nous nous mettons en route direction les Flinders Ranges. Laurianne m’annonce 3 heures et demie de route (dixit Google maps).
Les chaînes de montagne des Flinders Ranges, les plus grande de l’état du South Australia, forment un paysage atypique, couleur ocre, où les rivières sont en général asséchées et la chaleur intense. C’est aussi un parc national, le plus visité du South Australia. La vallée est peuplée de yellow wallaby, qu’on ne trouve qu’ici, mais aussi d’émeus et d’aigles d’Australie, le plus grand du pays, dont l’envergure peut atteindre plus de 2 mètres.
La ville “centrale” des Flinders Ranges est Wilpena Pound, et c’est là qu’on doit camper ce soir. Sauf que sur Google Maps, on n’a pas cherché Wilpena mais Flinders Range comme destination. Vous comprenez ? Non ? Ok, Les Flinders Ranges commencent bien avant Wilpena. Donc c’est pas 3 heures et demi qu’il faut mais 5 heures et demi ! Nous sommes à Quorn lorsque nous nous en apercevons. On est parti à midi et il est 17h… ça fait 5 heures qu’on est parti d’Adelaide… et on a déjà vidé le réservoir d’essence ! On s’arrête à une station service et on décide donc de passer la nuit ici, au caravan park de Quorn. Nous y rencontrons deux français de la Réunion, un prof d’anglais venu travailler a Adelaïde en tant que prof de français, avec sa fille. On discute un peu et ils nous disent qu’eux aussi vont à Wilpena demain.


Wilpena Pound, cœur des Flinders Ranges

Nous reprenons donc notre route le lendemain matin direction Wilpena, où nous arrivons vers 11h. Juste le temps de s’arrêter au centre d’information et réserver une place de camping et nous sommes partis pour notre première rando, le Wangara lookout. Temps annoncé 3 heures aller retour, 7.2 kms, difficulté moyenne. Il s’agit d’emprunter un sentier puis monter à un point de vue d’où l’on peut admirer une vue de l’intérieur des Wilpena Pound, un bassin arrondi de 80 kms de diamètre.Nous mettons à peine deux heures pour monter, admirer la vue, prendre notre pique-nique et redescendre. L’estimation des durées des randonnées est très très large lirons nous par ailleurs. Pendant la descente, nous aurons la chance de croiser un Echidna, sorte de gros hérisson avec un long nez, qui se promenait sur le bas côté.

Echidna
 
Vous voyez les ronds ?!
En fin d’après midi, nous partons voir les peintures aborigènes du Sacred Canyon, à une demi-heure du camping. Pour atteindre le site, il faut quand même rouler près de 20 minutes sur ce que les australiens appellent une dirty road ou unsealed road, en d’autres termes, une piste non goudronnée. Et celle-ci est pleine de trous ! Une fois arrivés, nous parcourons rapidement les 200 mètres depuis le parking pour arriver devant un mur où l’on aperçoit difficilement quelques ronds et traits. Persuadés que ce n’était qu’un début, nous continuons la marche. Nous grimpons un peu, puis 1km plus loin nous nous rendons à l’évidence, les signes aborigènes que l’on était venu voir étaient bien ceux que l’on a vus au début… Demi tour ! Tout ça pour ça ??? !!! Bon on aura au moins profité du retour pour voir des dizaines de yellow kangaroos !
Le soir, nous retrouvons nos deux nouveaux amis français installés juste à côté de nous au camping et nous prenons le repas côte à côte. Au menu pour nous, saucisse grillée et petits légumes à la plancha ! On se refuse rien !

Saint Mary Peak, six heures dans le dur !

Début de l'escalade !
Le lendemain, nous avons prévu de partir pour la randonnée vedette des Flinders Ranges, le St Mary Peak. Le sommet qui culmine à 1170 mètres est le plus haut des Flinders Ranges et offre une vue panoramique imprenable sur la chaîne de montagne et sur la vallée de Wilepena. Nous partons confiant, 4 litres d’eau, le pique-nique, casquette et crème solaire. On oublie juste de prendre un pull ou un k-way, mais vu qu’il fait beau aujourd’hui, ça devrait pas poser de problème. 
Il est 8h20 quand nous nous élançons pour les 7.5 kms qui nous mèneront au sommet. La première partie se passe relativement bien, le sentier est quasiment plat, il fait frais mais le temps promet d’être magnifique et nous bavardons de choses et d’autres. Nous avons parcouru 4.9 kms lorsque le sentier commence à s’élever. Nous sommes maintenant en train de monter entre les pierres. En quelques minutes nous avons déjà une vue magnifique mais ça continue encore de grimper. De simples pierres à enjamber, on passe à de gros rocher à surmonter. On a l’impression d’avoir marché une heure lorsque un panneau affiche encore 2 kms avant le sommet. Désormais, nous escaladons des murs de roches, s’agrippant à droite à gauche pour se hisser un peu plus haut. Nous arrivons enfin à un sommet mais ce n’est pas le St Mary, il reste encore 1.6 kms à parcourir ! Nous commençons à ressentir les effets de l’altitude. 
On y est !
Le vent commence à souffler et il fait presque froid. Nous suivons toujours le sentier très bien balisé lorsque nous arrivons au pied du St Mary Peak. Cinq minutes plus tard, les balises commencent à se faire de plus en plus rares, et le sentier devient de plus en plus difficile. L’escalade est le seul moyen de se frayer un chemin à travers les rochers, les flèches bleues sont difficilement reconnaissables, le vent redouble. Nous marchons au bord de la falaise en nous tenant comme l’on peut, nous essayons de nous frayer un passage dans les broussailles, nous passons dix minutes sans balise, à suivre des hypothétiques tas de pierres indiquant le passage de quelques personnes avant nous. Laurianne a de plus en plus de mal, ses jambes ne la tiennent plus et j’en suis pas loin non plus. Elle commence à me dire qu’elle ne sent pas du tout la descente, que ça sera impossible.
On est monté tout la haut !
 Je ne dis rien, tente de minimiser l’histoire mais j’en pense pas moins. On est même à deux doigts de s’arrêter là et de faire demi-tour lorsque nous arrivons devant un mur de roches qu’il nous faut franchir pour aller plus loin. C’est vraiment très dur, chaque mètre est une épreuve. Nous grimpons ainsi pendant une bonne heure avant d’apercevoir enfin le sommet de la montagne. Quelqu’un est là haut à prendre des photos. En arrivant, je m’adresse à lui : 
« C’est dur n’est-ce-pas ? » 
« Bof, ça va j’ai connu plus dur. »
Ok, ça doit être un habitué… J’insiste quand même.
« Et, sur la fin, c’est pas très bien indiqué je trouve. »
« Ah. Moi j’ai trouvé que c’était super bien indiqué ! J’ai fait des randonnées en France où c‘était vraiment mal balisé ! ».
On se regarde… En France, tu m’étonnes. On va le laisser tranquille, il doit nous prendre pour des ringards !
On profite quand même de la vue, époustouflante, on prend quelques photos tous fiers d’être arrivés au sommet puis nous remarquons que l’autre personne s’en va par un chemin à l’opposé d’où nous sommes arrivés.
Tiens, pourquoi il descend par là lui ? Il doit sûrement faire une boucle. On remarque aussi qu’il y a à l’entrée du chemin un panneau indiquant le camping à 7.5 kms, juste la distance qu’on avait fait pour l’aller. De plus, le sentier a l’air bien balisé.
On se regarde... On s’interroge… Un autre chemin ? Qui redescend au camping ? Etrange… On peut peut–être essayer de  descendre par là alors… on peut pas trouver plus dur que refaire l’aller en sens inverse de toute façon ! Bien nous en a pris. Au fil de la descente, parfaitement balisée, nous nous rendons enfin à l’évidence. Nous nous sommes trompés de route comme des bleus. On n’a pas suivi le balisage de la montée et on s’est retrouvé sur un vieux sentier d’escalade, qui pour le coup était balisé de la même couleur ! Laurianne est verte mais ravie. Le pire c’est que c’est super facile par ce chemin ! On croise même une famille avec deux enfants !  L’autre gars a vraiment du nous prendre pour des nuls ! Nous redescendons alors tranquillement les 7.5 kms en identifiant l’endroit où l’on s’est trompé en montant, tous deux absorbés dans notre discussion. Nous arrivons finalement au camp six bonnes heures après, fatigués par tant d’émotions mais aussi complètement exténués physiquement. Ce soir, on va bien dormir !

Un peu plus de photos ici 





1 commentaire:

  1. Excellent le coup du mauvais circuit ! Quels warriors vous êtes ! :)
    Inidri

    RépondreSupprimer

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez cliquer sur Anonyme si vous n'avez pas de compte google.
3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien S'abonner par e-mail, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Cliquer sur Publier enfin.